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Charges d’une SARL : tout ce qu’il faut savoir en 2025

Comptabilité, social et juridique

Dernière mise à jour le · 7 min

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Créer ou gérer une SARL implique de connaître les charges auxquelles elle est soumise. Qu’elle exerce une activité commerciale, artisanale, agricole ou industrielle, la SARL doit supporter des charges. Certaines sont obligatoires, d’autres facultatives, mais toutes participent au bon fonctionnement de l’entreprise. Cet article vous aide à y voir plus clair sur les charges d’une SARL en 2025.

Quelles sont les charges à payer en SARL ?

Lorsqu’on crée ou gère une SARL, il est indispensable de bien connaître les charges auxquelles la société est soumise. Ces charges représentent l’ensemble des dépenses engagées pour assurer le fonctionnement de l’entreprise et respecter ses obligations fiscales, sociales et comptables.

On distingue trois grandes catégories de charges :

  • Les charges d’exploitation

  • Les charges fiscales

  • Les charges sociales

Leur poids peut varier considérablement selon l’activité exercée, le régime fiscal choisi (IS ou IR), la taille de l’entreprise, ou encore le statut du gérant (majoritaire ou minoritaire).

Les charges d’exploitation

Les charges d’exploitation sont toutes les dépenses courantes liées à l’activité de l’entreprise. Elles ont un impact direct sur la rentabilité puisqu’elles sont déduites des produits pour calculer le résultat comptable. Voici les principales :

  • Achats liés à l’activité : matières premières, produits finis, marchandises, fournitures diverses

  • Salaires du personnel : rémunérations brutes des salariés (hors gérants), primes éventuelles

  • Honoraires de prestataires : experts-comptables, avocats, agences de communication, sous-traitants...

  • Assurances professionnelles : responsabilité civile, multirisque, protection juridique

  • Loyers : location de locaux professionnels ou entrepôts

  • Frais de fonctionnement : électricité, eau, internet, téléphone, petit matériel

  • Frais de déplacement : transport, hébergement, restauration

  • Publicité et communication : campagnes de promotion, impressions, marketing digital

  • Frais bancaires : commissions, agios, frais de gestion de compte

  • Intérêts d’emprunts : pour les crédits contractés au nom de la SARL

Ces charges doivent être suivies de manière rigoureuse pour garder le contrôle sur les finances de l’entreprise. La mise en place d’un tableau de bord de gestion est fortement recommandée pour piloter l’activité et identifier les leviers d’optimisation.

Les charges fiscales

Les charges fiscales correspondent à l’ensemble des impôts et taxes que la SARL doit payer à l’administration. Elles dépendent du régime fiscal adopté par la société : impôt sur les sociétés (IS) ou impôt sur le revenu (IR).

L’impôt sur les bénéfices

Le régime par défaut d’une SARL est l’impôt sur les sociétés. Le taux normal de ce régime est de 25 %, mais une SARL peut bénéficier d’un taux réduit de 15 % jusqu’à 42 500 € de bénéfice, à condition :

  • d’avoir un chiffre d’affaires annuel inférieur à 10M €

  • que le capital soit entièrement libéré

  • que 75 % au moins du capital soit détenu par des personnes physiques

Certaines SARL, notamment les SARL de famille, peuvent opter pour le régime de l’impôt sur le revenu. Dans ce cas, la société ne paie pas directement d’impôt sur les bénéfices. Ce sont les associés qui déclarent leur part dans leur déclaration personnelle. Cette option est limitée dans le temps sauf pour les SARL familiales et elle suppose l’unanimité des associés.

La TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée)

La SARL collecte la TVA sur ses ventes et peut la déduire sur ses achats. Elle reverse ensuite la différence à l’État. Il existe trois régimes :

Les autres taxes

En plus des charges fiscales classiques, une SARL peut être redevable d’autres taxes spécifiques : 

Les charges sociales

Les charges sociales permettent de financer la protection sociale des salariés et des dirigeants. Elles concernent à la fois les employés et le gérant de la SARL.

Pour les salariés

La SARL doit verser des cotisations sociales patronales et salariales couvrant :

  • la retraite

  • l’assurance maladie, maternité, invalidité et décès

  • les allocations familiales

  • la CSG et la CRDS

  • les accidents du travail

Ces cotisations sont calculées sur la base du salaire brut. Elles représentent une part significative du coût total d’un salarié.

Pour le gérant

Le traitement du gérant dépend de son statut :

  • Gérant majoritaire (plus de 50 % des parts sociales) : Il relève du régime des indépendants (TNS). Il paie des cotisations même s’il ne se verse pas de rémunération. En début d’activité, il bénéficie d’un régime forfaitaire. Plus tard, ses cotisations sont calculées sur la base de ses revenus réels.

  • Gérant minoritaire ou égalitaire : Il est assimilé salarié. S’il est rémunéré, il cotise comme un salarié (hors assurance chômage). Il ne peut pas cumuler mandat social et contrat de travail s’il est majoritaire, car il n’existe pas de lien de subordination dans ce cas.

Sur les dividendes

Les dividendes versés aux associés ne sont en principe pas soumis à cotisations sociales. Toutefois, si le gérant est majoritaire, les dividendes qui excèdent 10 % du capital social + primes d’émission + comptes courants sont soumis à cotisations sociales.

Comment se rémunère le gérant en SARL ?

La rémunération du gérant d’une SARL dépend de son statut et des décisions prises par les associés. Elle peut être fixée en assemblée générale ou, pour plus de souplesse, par décision des associés.

Le gérant peut percevoir :

  • une rémunération fixe, variable (liée aux performances de la société), ou un mix des deux

  • des avantages en nature (véhicule, téléphone, logement…)

  • des dividendes, s’il est également associé

La rémunération peut être versée par virement, chèque, espèces (dans la limite légale), ou affectée au compte courant d’associé.

💡 À savoir : Une rémunération disproportionnée peut être considérée comme un abus de biens sociaux, entraînant des sanctions juridiques.

Comment optimiser et payer moins de charges en SARL ?

Pour optimiser et payer moins de charges en SARL, il faut avant tout bien connaître le fonctionnement de l’entreprise et savoir où se cachent les dépenses inutiles. En observant les sorties d’argent, il est souvent possible de faire des ajustements simples mais efficaces : 

  • Renégocier certains contrats avec les fournisseurs ou choisir des offres plus avantageuses

  • Anticiper les dépenses, par exemple en fixant un tarif stable pour l’électricité durant une période de hausse des prix

La gestion de la rémunération du gérant joue également un rôle important. Comme son salaire est déductible du résultat de l’entreprise, il peut être intéressant de le verser plutôt que de distribuer uniquement des dividendes. Cela dit, tout est une question d’équilibre. Trop de salaire peut alourdir les cotisations sociales, tandis que trop de dividendes ne permet pas toujours une bonne protection sociale. Il est donc utile de trouver un juste milieu, en fonction des résultats de la société, du rôle réel du gérant et de ses compétences. Certains outils comme un plan d’épargne ou même un PEA peuvent également être intégrés dans cette stratégie.

Il existe aussi des dispositifs qui permettent d’alléger les charges tout en valorisant les personnes qui travaillent dans l’entreprise. Offrir des titres-restaurant ou mettre en place un plan d’épargne collectif sont deux moyens d’apporter des avantages intéressants sans alourdir la note en cotisations sociales. Certaines primes, lorsqu’elles sont mises en place dans les bonnes conditions, permettent aussi d’éviter les charges classiques.

👉 Besoin d’aide pour structurer votre stratégie et créer votre SARL dans les meilleures conditions ? Faites-vous accompagner par un expert-comptable ! Chez Clementine, nous vous accompagnons dès la création de votre SARL et vous aidons à optimiser vos charges tout en respectant la législation. Contactez-nous dès aujourd’hui !

FAQ

Quel est le coût mensuel d’une SARL ?

Le coût mensuel d’une SARL varie selon l’activité, les charges sociales, fiscales et les frais de gestion. En moyenne, comptez entre 300 € et 1 500 € par mois, incluant expert-comptable, salaires, cotisations, loyer, assurances et autres dépenses courantes.

Comment est calculé l’URSSAF pour une SARL ?

​Les cotisations URSSAF d'une SARL dépendent du statut du gérant :

  • Gérant majoritaire : affilié au régime des indépendants, il paie environ 45 % de sa rémunération nette en cotisations sociales.

  • Gérant minoritaire ou égalitaire : assimilé salarié, il est soumis à environ 80 % de charges sur sa rémunération nette.

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